Recette du quatre quart-temps.

Cette année, étant fraîchement titularisée (première année), je me suis retrouvée à occuper quatre quart-temps sur deux écoles différentes. En tant que jeune enseignante, c’est assez délicat d’assumer une position pareille. Ajoutez à ça le fait que je suis une énorme asociale, je vous laisse imaginer la cata. Du moins les premières semaines. Alors comme pas mal de futur professeurs des écoles en herbe se retrouveront certainement dans une situation similaire, je me suis dit qu’il serait sympatoche de vous faire partager les quelques idées que j’ai pu avoir pour me faciliter un peu la tâche cette année. Si ça vous intéresse, c’est par ici !

1- Le matériel
Comme vous vous en doutez, 4 classes différentes ça veut dire qu’il va falloir jongler pas mal au niveau du matos. Tant pour le matériel des élèves (« Sortez vos cahiers verts ! Ah non, vos cahiers bleus, euh.. ou alors vos lutins rouges.. VOS TRUCS DE GEOGRAPHIE QUOI ! ») que pour le votre. Bah oui, c’est pas encore pour cette année la grosse armoire bien confortable au fond de la classe avec le stock de stylos de toutes les couleurs et les gros classeurs plein de fiches toutes prêtes pour quand on doit improviser avec les petits loups. Avec les quart temps, le plus important est de se faire un bon gros stock maison. N’hésitez surtout pas à demander à vos collègues un manuel dans chaque matière pour ramener chez vous, une copie du fichier de maths, tous les guides du maîtres que vous pourrez trouver… Il va falloir centraliser le boulot à la maison et faire des allers-retours toutes les semaines, alors je vous conseille de SE-PA-RER les outils. Pour ma part, j’ai utilisé quatre trieurs. Un trieur par classe (j’en ai profité pour coller une étiquette sur chaque trieur avec le nombre d’élève et le code photocopies de la classe concernée, ça s’est avéré extrêmement pratique). Je me suis fait des fiches pour toutes les classes avec les infos essentielles (quelles matières, quels cahiers, quels manuels, le matériel nécessaire, les activités sur le temps de classe, un petit emploi du temps, etc…).
Chez moi, une étagère de bibliothèque avec des petites étiquettes pour ne pas mélanger les manuels. Bin oui, parce qu’à la fin de l’année, il faudra tout se ramener… haha

2- Les horaires
Si comme moi vous vous retrouvez dans plusieurs écoles différentes, vous aurez peut-être la joie immense de découvrir que les horaires de récréations ne sont pas DU TOUT les mêmes entre ces dernières et que si vous êtes vraiment des gros veinards comme moi, au sein d’une même école, il y aura des récréations par cycle et que BIEN SUR vous aurez des classes de cycles différents..
Prenez donc bien soin de mettre des alarmes sur le téléphone ou de noter les horaires de récrés sur le cahier journal, c’est ce que j’ai fait et j’y jette encore souvent un coup d’œil alors que nous sommes au mois de mars.

3- Les collègues
Cette année, je me retrouve dans deux équipes TOTALEMENT différentes. Heureusement, il y a des gens sympathiques dans chacune d’elles, et grâce à ça j’ai été aidée à de nombreuses reprises. D’abord, les collègues doivent absolument vous servir de repère. Quand on change souvent d’école ou de classe, on a souvent besoin de demander comment les choses fonctionnent ‘ici’ et si vous tombez sur des gens pas trop cons, ils comprendront aussi très bien que votre situation est compliquée et n’hésiteront pas à vous donner des billes pour vous faciliter la tâche !
Mais si l’équipe est importante, il va aussi et surtout falloir travailler avec 4 personnes différentes de manière assez étroite. Je vous conseille de vous imposer en début d’année parce que certains auront tendance à vous refiler les matières un peu pourries, ou des matières qu’il est difficile à mettre en place quand on ne voit les élèves qu’une fois par semaine. Alors ok pour se plier un peu au fonctionnement de ses collègues mais pas au détriment de notre bien-être quand on est face aux élèves. J’ai fait cette erreur dans certaines classes et je m’en mords les doigts. N’hésitez pas à demander les matières ou vous vous sentez plus à l’aise, à venir avec vos propres progressions ou à modifier les leurs si elles ne vous conviennent pas. Vous êtes peut-être « La maîtresse / Le maître du mardi » mais vous êtes quand même autant dans VOTRE classe que votre collègue.

4- La posture
Pour moi, cette année, il est extrêmement difficile de savoir quelle posture adopter face aux élèves. Dans ma classe du lundi, les élèves ne m’aiment pas trop et se plaignent parfois de moi parce que je suis « méchante ». Ma collègue du lundi est la personne la plus douce que j’ai rencontrée dans le métier, elle est extrêmement patiente et les bruits de fond ne la dérangent pas le moins du monde. Forcément, ça fait un choc quand je débarque après leur weekend et que je les secoue comme des petits cocotiers. Pour autant, je sais bien que je ne suis pas une vilaine sorcière. Ils rient, même, parfois… Dans ma classe du mardi, ma collègue et moi sommes vraiment sur la même longueur d’ondes. Même ambiance, même méthode de travail, même organisation. Les élèves sont ravis et moi aussi. Le mercredi matin (et vendredi matin), je suis dans une classe très difficile. Des élèves souvent ingrats et qui profitent de la moindre faille pour foutre le bordel. Alors oui, quand je débarque du haut de mes 24 ans et de mes un an de carrière, ils sentent que la porte est un peu plus ouverte et ils en profitent. Bref, j’en bave. Pourtant, je sais bien que je sais très bien, en général, instaurer un climat de calme et de travail. Disons simplement que dans ce cas de figure, c’est moi le « good cop ». Le jeudi, enfin, c’est tout-à-fait le contraire. Ma collègue est très désorganisée et les élèves en profitent apparemment beaucoup. Pour ma part, j’ai une classe adorable, curieuse, des élèves travailleurs et sages. Comme quoi, d’une classe à l’autre…
En clair, il ne faut pas voir cette année comme le début d’une carrière d’incertitudes et de détresse. Il faut plutôt voir ça comme un tutorial. Un échauffement pour savoir exactement quelle posture on voudra, par la suite, assumer devant nos petits monstres.

Voilà voilà, je crois que c’est tout ce que j’ai à dire sur le sujet, mais je suis prête à répondre à toutes les questions, parce que j’en ai certainement laissé beaucoup de côté. Alors commentez si besoin !

Bisous.
La maîtresse du mardi.

Commentaires

  1. Et alors, question pour la relève (PES cette année), demander un poste fractionné pour des questions géographiques, bonne idée ou mauvaise idée, au final ?

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    1. Alors finalement pour accumuler des points c'est pas mal, pour être sur de rester dans le même coin aussi, et puis surtout ça dépend du caractère de chacun. Mais ça se joue aussi beaucoup sur le hasard (tomber sur des niveaux proches ou pas, des collègues organisées ou pas, sympa ou pas...)

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