Hopelessly, I love you endlessly.

"Hopelessly, I'll give you everything, but I won't give you up, I won't let you down, and i won't leave you falling if the moment ever comes."

 - Muse

Ma vision personnelle de l'amitié pourrait être représentée à travers des centaines de phrases comme ça, souvent celles qu'on retrouve dans les chansons d'amour. Mais tout au long de ma vie j'ai été confrontée au fait que ma vision n'est pas universelle. Alors d'accord, j'ai aimé beaucoup de gens, peut-être un peu trop, mais toujours d'une manière unique. J'ai toujours cherché en chacun de mes amis ce petit quelque chose qui le rend unique. Le problème c'est que ce petit quelque chose qui rend mes amis si spéciaux est aussi, souvent, ce qui devient nécessaire à mon bien être. Et bien souvent, les gens disparaissent et je me retrouve avec un manque à combler. J'ai essayé de leur expliquer ma vision des choses, ce qui fait que pour moi, tant qu'on essaye, tant qu'on ne lâche pas l'affaire, une amitié n'est jamais terminée.

Le souci c'est que j'ai beau en être intimement convaincue, pour être amis, il faut être deux.

Alors les gens vont et viennent, je recommence à espérer, et je suis déçue à nouveau. Et bien sur ça fait mal, et bien sur c'est dur, et ça prend du temps, mais on se relève, on comprend des choses et on avance.. Seulement en grandissant, ça devient difficile de faire confiance, de recommencer tout ce travail qui a été piétiné tant de fois.. Et je commence à avoir peur.

J'ai peur que mes amis me déçoivent et m'abandonnent les uns après les autres, peu importe à quel point je m'accrocherai à eux. J'ai peur de ne plus pouvoir créer des liens d'amitié si beaux, profond et surtout naturels que ceux que j'ai créé à l'époque avec les rarissimes personnes qui sont restées mes ami(e)s depuis toutes ces années. C'était tellement facile avant, on aimait le même film, le même endroit, ou même simplement la même personne, et puis on était parti pour un tour. Parfois le tour ne durait pas, mais parfois ça devenait quelque chose de précieux, d'unique. Et si je n'arrivais plus, à cause de pauvres abrutis, à créer des relations, et à avancer.

Je suis fondamentalement convaincue que chaque personne est ce qu'elle est en partie grâce aux personnes qu'elle a rencontré. Les mauvais lui ont appris des leçons, les bons lui ont laissé l'humour, l'ambition et tout ce qui est bon.. Mais si les cicatrices du passé nous empêchaient, dans une certaine mesure, de continuer à avancer correctement ? Donc, oui, j'ai peur.

Je crois aussi qu'un ami est une personne qui t'aide à avancer, même si pour ça il doit te blesser.

Mais je crois surtout qu'un vrai ami, s'il l'a été un jour, le sera toujours. Mais c'est tellement difficile de distinguer l'ami de la bonne compagnie, le friend du foe..

Depuis peu, je réalise qu'une personne que j'ai toujours considéré comme une amie, à qui j'ai tout donné, que je n'ai jamais remise en question a bien compris mon fonctionnement, en a tiré tout ce qu'elle pouvait, et a décidé de continuer sa route, mais plus comme avant, plus avec moi.

Bien sur ce n'est pas clair, ce n'est pas parti d'une grosse dispute, c'est juste le temps qui m'apporte des indices, de plus en plus évidents, et que je ne peux plus nier.

Alors je fais quoi, maintenant ?

Je suis vidée, une fois de plus j'ai tout donné et j'ai fondé d'énormes sentiments et espoirs sur cette relation, et je me retrouve seule, trahie, nue.

Je fais quoi, maintenant ?

"I won't give up on us, even if the skies get rough. I'm giving you all my love, I'm still looking up."

- Jason Mraz