L'Insoutenable Légèreté de l'Être
Cette
semaine, j'ai terminé un livre que j'avais commencé en me disant que ça
me ferait du bien parce que ça allait me faire réfléchir et que j'avais
besoin du recul que ce genre d’œuvre pouvait m'apporter. Si seulement,
moi, petite lectrice que je suis, j'avais su l'impact qu'un livre peut
avoir sur nous... Alors comme j'ai beaucoup aimé, beaucoup réfléchi,
qu'il m'a accompagné dans des moments difficiles et qu'il m'a fait du
bien, j'ai envie de vous en parler. Si ça ne t'intéresse pas, passe ton
chemin. Si ça t'intéresse, je t'en prie, entre et prend donc une tasse
de thé. Si tu ne sais pas trop si ça t'intéresse, lis les premières
lignes et tu verras bien, il est toujours possible de s'arrêter en
chemin...
L'Insoutenable
Légèreté de l'Être est un roman de Milan Kundera qui explore dans plein
de contextes un peu incongrus la nature de l'être humain, ses pensées
des plus simples aux plus métaphysiques, ses réactions, son rapport à
lui-même, aux autres, aux animaux, à la politique, la religion, ...
Bref, c'est un peu une balade dans le cerveau (assez brillant, il faut
le dire) de son auteur.
Ce
qui m'a plu avant tout, et c'était ce qui m'avait plu dans And Then
There Were None, c'est la narration. C'est un peu décousu, parfois à la
limite du barbant, mais ça part toujours de l'essence même des
personnages. On nous raconte ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent, ce
qu'ils n'apprécient pas, pourquoi ils regardent ici, ou prennent cette
photo là. On nous raconte leurs rêves et l'interprétation qu'ils en
font, avec leur regard à eux. C'est bourré de subjectivité, c'est comme
une conversation hyper profonde avec quelqu'un qu'on connait à peine,
mais dont on a absolument envie de tout savoir. On s'attache alors vite
aux personnages et sans s'en rendre compte, on se retrouve forcé de
comparer un peu ce qu'ils pensent de leur vie à ce qu'ils penseraient de
la nôtre. On se demande si telle ou telle personne aurait pensé la même
chose dans la même situation. On se demande aussi souvent si on est
d'accord. Tous les personnages ont des opinions bien tranchées sur des
sujets choisis et cette opinion est toujours justifiée par tout ce
qu'ils ont vécu, tout ce qui fait d'eux qu'ils sont eux et pas nous. Et
tout ça, moi, ça me fascine. Et puis, ça apporte un autre regard, ça
aide...
Ce
que j'ai également trouvé intéressant, c'est le contexte. Ce n'est pas
un roman qui se situe dans une contrée imaginaire, ni dans une époque ou
un endroit qui m'étaient familiers. J'ai découvert toute une partie de
l'Histoire du monde, de mon monde. Une partie qui a existé sans que je
n'y fasse jamais attention. C'est bon pour la culture, et une fois
encore, la prise de recul est phénoménale.
Ce
que j'ai aimé par-dessus tout, dans ce roman (on compte le fait que
j'ai apprécié le lire ? non parce que pour moi c'est déjà beaucoup...),
ce sont les courts paragraphes où dans un élan de clairvoyance, Kundera
vous sort une phrase ou deux qui vous fait vous arrêter et vous dire
"mais putain mais oui, c'est ça"... Ça peut sembler con, mais c'est un
sentiment que j'ADORE. Quelqu'un ouvre sa bouche (ou pose son stylo) et
place exactement les bons mots pour exprimer exactement la bonne idée, à
tel point qu'on se demande si on avait cette idée en tête sans jamais
avoir réussi à la formuler. C'est une révélation et une libération.
C'est très stimulant, et je pense que si je dois choisir une raison pour
continuer à lire, ça serait ça.
Pour
terminer, je vais donner un ou deux points négatifs, juste pour le
principe, critique un minimum objective, tout ça... Comme je l'ai dit
plus tôt, la narration est très décousue et on se retrouve parfois à
passer d'un personnage qui joue avec son chien à une réflexion poussée
sur différentes théories sur la présence ou non d'intestins chez Dieu.
C'est un peu déconcertant parfois, et ça rend la lecture un peu plus
difficile. On ne voit même pas tellement le rapport avec la choucroute
pour être honnête, même si bien souvent, plus tard dans l’œuvre, le
rapport nous apparait assez clairement.
Voilà,
ce roman m'a fait du bien. Comme ça me fait du bien d'écouter une
chanson en me disant qu'on dirait qu'elle a été écrite pour le moment
précis de ma vie où je suis en train de l'écouter. Comme ça fait du bien
de prendre un bain chaud et de se perdre dans ses pensées en étant
juste bien...
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