Wish You Were Here.

Je réalise que j'ai créé ce blog pour évacuer certaines choses, et que malgré tout, le temps a passé et je n'ai pas réussi à exprimer des choses qui font partie intégrante de ce que je suis aujourd'hui.
La personnalité d'une personne n'est pas quelque chose qui change en grandissant, mais qui se modèle au fur et à mesure des expériences. Bien que je ne puisse pas me plaindre d'avoir eu une vie pleine de rebondissements et de tragédies en tout genre, j'ai moi aussi traversé des choses qui ont complètement changé ma façon de voir les choses et d'aborder la vie. Je m'estime malgré tout chanceuse, loin de moi l'idée de me faire plaindre, mais voila, c'est comme ça, j'ai des cicatrices comme tout le monde (ou presque).


Il y a maintenant plus de 5 ans, mon père est mort.
J'ai eu beau chercher encore et encore la bonne phrase pour le dire, la bonne tournure, celle qui ne choque pas trop, celle qui vous montre que je ne dis pas ça dans un quelconque but autre que celui de partager l'information avec vous pour la simple raison que ça fait partie de moi.
Enfin voilà, c'est dit.

Au début on remet tout en question. Pourquoi aller en cours, pourquoi continuer à avancer si au final ça ne mène nulle pas ? Pourquoi fonder une famille si mes enfants n'ont pas le droit et la chance de rencontrer la personne qui a fait de moi celle que je suis aujourd'hui sur tellement de points.. Au début, on est con en fait. Et puis on ne sait pas comment gérer, seulement voilà les gens autour de nous ne savent pas plus que nous comment faire face, ou nous aider à supporter. Il faut dire que bêtement, la mort c'est la seule chose face à laquelle on est absolument et totalement démunis.
C'est d'ailleurs un phénomène étrange, la perte de quelqu'un. C'est comme un papier calque qui se dépose devant une photo et qui floute l'image, et qui s'en éloigne petit à petit jusqu'à ce qu'on ne discerne plus que les couleurs... C'est triste, mais on ne sait pas pourquoi. C'est dur parce qu'on ne sait plus comment on faisait avant quand la personne n'était pas là. Et on se pose des questions, plein de questions... Trop de questions. On oublie qu'avant tout ça, on avançait à taton sans savoir où on allait et que ça nous allait très bien.

Enfin mes chers amis, vous l'aurez compris, c'est juste un énorme brouillard qui vous tombe sur la gueule, et chacun le gère à sa façon.

Avec le temps, je me suis "adaptée" si je puis dire. J'ai trouvé un équilibre entre toutes les personnes qui étaient autour de moi et les souvenirs extraordinaires qui me réchauffaient le coeur. J'ai appris à gérer la situation d'une manière qui me ressemble, et qui aurait rendu mon père fier. Le principal est devenu pour moi de retrouver le sourire et la capacité à voir le bon côté des choses quoi qu'il m'arrive. J'ai tenté de m'accrocher comme je pouvais aux valeurs qu'on m'a toujours enseigné et j'ai décidé que même si j'étais très loin d'être parfaite, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour devenir quelqu'un de bien, quelqu'un qui rendra sa famille fière, et ses amis heureux.

Aujourd'hui il m'arrive toujours de m'asseoir sur mon lit et de pleurer un bon coup, parce que j'ai ce poids sur la poitrine qui me fait un peu plus mal de temps en temps ; mais à côté de ça je continue à vivre ma vie proche de ma famille et de mes amis, avec des objectifs et de la volonté. J'essaye de ne jamais oublier ce que mon père m'avait enseigné, parce que de cette façon il reste là à travers moi, il a accompli quelque chose (du moins je l'espère) et tout ce pour quoi il a travaillé en tant que père n'a pas été en vain. D'ailleurs, j'ai eu la chance d'avoir un père qui mettait ses mots sur le papier (un peu comme moi). Voyez plutôt.


Mon père était une personne hors du commun, je vous prie de me croire.
La preuve, les meilleurs partent en premier.

Sachez que je dis tout ça avec des yeux secs, et même un petit sourire en coin. Ne soyez pas tristes pour moi, je ne le suis pas moi-même (pas là tout de suite en tout cas). 
Il m'a fallu des mois pour trouver les mots, trouver quoi écrire et comment le dire.
Maintenant vous savez.

Merci de m'avoir lue.




Marc, maman, je vous aime plus que tout. Merci.

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